Contamination nucléaire au Japon

 

A savoir :

Le becquerel est l'unité légale de mesure internationale utilisée en radioactivité. Il équivaut à une désintégration par seconde.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Selon les estimations, encore provisoires, réalisées par l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) depuis la catastrophe de Fukushima, les rejets d'iodes radioactifs dans l'atmosphère ont atteint 408 millions de milliards de becquerels, un chiffre impressionnant mais qui reste dix fois inférieur à celui de l'explosion de la centrale de Tchernobyl en 1986.

Ces iodes ont une "période radioactive" très courte, autrement dit leur radioactivité décroît de moitié rapidement et ils ont surtout représenté un risque pour l'environnement et la santé durant les premières semaines après l'accident.

 

Mais les trois réacteurs accidentés et les explosions d'hydrogène dans les bâtiments de la centrale ont aussi libéré de grandes quantités de césiums radioactifs, à la durée de vie beaucoup plus longue : 58 millions de milliards de becquerels, soit environ trois fois moins que pour Tchernobyl. Le césium 137 ayant une période radioactive de trente ans.

 

Les césiums 134 et 137 sont désormais les deux radionucléides dominants des déchets nucléaires au Japon. Dans les zones où les dépôts sont les plus élevés, ces éléments radioactifs entraînent une situation d’exposition durable, principalement au rayonnement gamma ambiant, et un risque de contamination chronique de certaines productions alimentaires.

L’iode 131 a pratiquement disparu de l’environnement, par décroissance radioactive (demie vie)

 

 

 

I] Contamination Terrestre 

 

L'intensité de la contamination des sols est très différente entre la zone proche de la centrale, les zones évacuées et le reste du Japon. Dans la zone la plus proche, immédiatement à l'ouest de la centrale nucléaire, on peut observer des dépôts de 14 millions de Bq/m² en césium 134 et 15 millions de Bq/m² en césium 137, valeurs comparables à celles présentes à quelques kilomètres de la centrale de Tchernobyl. A l’extérieur de la zone d’évacuation planifiée mise en place fin avril, aucune valeur mesurée ne dépasse 600 000 Bq/m². La délimitation précise de ces contaminations permet une radioprotection efficace pour les deux risques d'exposition

 

Les dépassements des normes radioactives de commercialisation ou de consommation ont principalement concerné

  • des fruits cultivés dans la Préfecture de Fukushima,
  • des feuilles de thé de la deuxième et de la troisième récolte de l’année dans plusieurs préfectures,
  • certains champignons de la Préfecture de Fukushima,
  • de la viande de bœuf issue des Préfectures de Fukushima, Miyagi, Iwate, Tochigi et Akita, ainsi que, plus récemment, de la viande de sanglier.

 

II] Contamination de l'eau 

 

Une forte contamination radioactive du milieu marin s’est produite après l’accident nucléaire de Fukushima Daiichi le 11 mars 2011 et une pollution significative de l’eau de mer sur le littoral proche de la centrale accidentée pourrait persister dans le temps, à cause des apports continus de substances radioactives transportées vers la mer par le ruissellement des eaux de surface sur des sols contaminés.

Les résultats de mesure récents montrent la persistance d’une contamination des espèces marines (poissons principalement) pêchées sur les côtes de la préfecture de Fukushima.

 

III] Contamination de l'air 

 

Il existe très peu de résultats de mesure directe de la contamination radioactive de l’air, les principaux venant de la station de prélèvements d’aérosols de Tokyo-Shinjuku, à 250 km au sud-sud-ouest de la centrale de Fukushima Dai-ichi.

L’interprétation de ces résultats indique que les rejets les plus importants se sont produits entre le 12 et le 22 mars et sont à l’origine des dépôts radioactifs observés dans les territoires touchés par les panaches radioactifs, y compris dans la région de Tokyo. Sur cette période, la plupart des balises de mesure du rayonnement gamma ambiant montrent une succession de pics de courte durée (de l’ordre de quelques heures) et une élévation du bruit de fond de rayonnement ambiant provoqué par l’accumulation des dépôts radioactifs.